Le Mouvement Martin Luther King (MMLK) ne digère pas les moments « inquiétants » et « périlleux » que vit la presse privée togolaise ces cinq dernières années. L’organisation de Pasteur Edoh Komi regrette que le Togo soit en train de reculer en matière de liberté de presse. Elle exhorte la HAAC à se remettre en question et à se ressaisir pour revenir dans le processus qui avait fait la bonne image de la presse togolaise et créer de nouveau la confiance avec les acteurs des médias.
C’est la dernière suspension du quotidien Liberté et du bimensuel Tampa Express par la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) pour une période de trois mois qui fait réagir le MMLK. Les deux journaux sont accusés de diffamation et d’atteinte à l’honneur.
L’organisation reconnait des dérives et des défaillances de la part de plusieurs journalistes qui ne sont pas très enclins à respecter la déontologie de leur profession. Elle pense par ailleurs que la liberté d’expression et de presse doit répondre à des exigences pour éviter la délation, la désinformation, les contre-vérités et les publications mensongères.
« Mais ce problème ne saurait systématiquement conduire à des mesures extrêmes que sont l’emprisonnement des journalistes, le retrait des récépissés de parution et la suspension des médias. Depuis le cas de la télévision LCF, puis des journaux Le Indépendant Express, L’Alternative, The Guardian et autres, la situation ne cesse de s’empirer, donnant une image de moins en moins reluisante de notre pays », indique-t-elle dans un communiqué.
Le MMLK estime que seul le code de la presse devrait disposer du mécanisme et du pouvoir pour assainir la corporation et y garantir de l’ordre, et non le code pénal. Il regrette tout de même que le Togo qui avait réalisé de nombreuses avancées, avec en point d’orgue la dépénalisation du délit de presse et était cité en exemple, soit en train de reculer à grande vitesse.
« Tous ses efforts sont aujourd’hui sapés par la HAAC et le pays se voit plonger dans l’abîme du classement mondial de la liberté de la presse », fait-il savoir.
Pour finir, il exhorte la HAAC à se remettre en question et à se ressaisir pour revenir dans le processus qui avait fait la bonne image de la presse togolaise et créer de nouveau la confiance avec les acteurs des médias.
