Le monde entier célèbre chaque 19 juin la Journée internationale de lutte contre la drépanocytose. Cette célébration a été annoncée vendredi au Togo à travers une conférence de presse organisée par le Centre national de recherche et de soins aux drépanocytaires (CNRSD), la Fédération des Associations pour un meilleur contrôle de la drépanocytose au Togo (FAMCDT) et l’Association togolaise de lutte contre la drépanocytose (ATLD). L’objectif est de faire connaître davantage le CNRSD, sensibiliser la population sur la maladie et décliner les activités prévues dans le cadre de la célébration de cette année.
Crée en octobre 2015 par décret présidentiel, le CNRSD est implanté dans l’enceinte l’Université de Lomé. Il a pour rôle de contribuer à l’amélioration de la prise en charge des malades; contribuer à la formation initiale et continue du personnel médical sur la drépanocytose; développer l’information, l’éducation et la communication en matière de lutte contre la drépanocytose et mener les activités de recherche médicale sur la drépanocytose.
Le centre réalise en collaboration avec les associations de lutte contre la drépanocytose des activités de sensibilisation dans les églises, les mosquées, les écoles et au sein des groupes organisés.
Sur le plan médical, il offre plusieurs prestations. La consultation pour le suivi médical et de conseil génétique avec plus de 3600 patients actuellement enregistrés et en moyenne 370 drépanocytaires consultés chaque mois. Grâce à son laboratoire, le CNRSD réalise des analyses biomédicales indispensables à une bonne prise en charge des drépanocytaires. Certains patients peuvent y être hospitalisés lorsque leur état de santé l’exige.
Le thème retenu pour la célébration de la Journée internationale de la drépanocytose cette année est : « Drépanocytose et prise en charge ».
Pour le directeur du CNRSD, Dr Hèzouwè Magnang, ce thème vise à attirer l’attention du personnel soignant sur leurs rôles dans l’offre de soins aux drépanocytaires au Togo.
« La drépanocytose est une maladie génétique héréditaire due à la présence d’une hémoglobine anormale appelée HbS en remplacement de l’hémoglobine normal appelée HbA. La présence à un taux élevé de l’HbS affecte la qualité des globules rouges qui au lieu d’être arrondis et souples, deviennent rigides sous forme de croissant de lune. Il ne s’agit donc pas d’une maladie infectieuse d’une maladie contagieuse. C’est une maladie transmise par les deux parents lorsqu’ils sont porteurs chacun du gène de la drépanocytose et bien souvent, ces derniers ne présentent pas de symptômes de cette maladie », a-t-il expliqué.
M. précise que jusqu’à présent la guérison de la drépanocytose n’est pas accessible même dans les pays industrialisés.
« C’est pour cela que la prévention à travers la sensibilisation et le dépistage demeure le seul moyen pour le contrôle de cette maladie au Togo et dans le monde entier », a-t-il ajouté.
Au programme de la célébration de la Journée internationale de lutte contre la drépanocytose de cette année, il est prévu des activités de sensibilisation dans les lieux de culte et sur les médias, une caravane dans la ville de Lomé, une journée de gymnastique et une conférence débat sur « les infections chez le drépanocytaire » qui se tiendra le 25 juin prochain.
En référence aux chiffres disponibles, il y a plus de 50 millions de personnes touchées par la drépanocytose dans le monde. La mortalité liée à cette maladie est tristement élevée et se chiffre entre 60 à 80% de décès infantiles sur environ 500.000 bébés drépanocytaires qui naissent chaque année à travers le monde. Il s’agit là d’un véritable fléau que chacun de nous doit combattre. La lutte contre la drépanocytose est une affaire de nous tous, qu’on soit directement affecté ou non par cette maladie.
Au Togo, selon les données d’étude hospitalière, les formes symptomatiques concernent 3,9% de la population tandis qu’environ 16% de la population seraient porteurs silencieux du gène de la maladie. Ce nombre important de personnes affectées par la drépanocytose a conduit plusieurs pays à classer cette maladie comme un véritable problème de santé publique étant donné qu’elle freine le développement économique des pays.