Le forum apothéose de la 3e édition du Mois de la diaspora africaine constructive s’est tenu le 5 décembre dernier à Dubaï. Les travaux sont assortis de plusieurs propositions. A l’issue, la ville de Doha (Qatar) a été retenue pour abriter la 4e édition de cette rencontre de réflexions visant à trouver des voies alternatives de mobilisation de ressources financières pour l’Afrique.
A Dubaï, la 3e édition du Mois de la diaspora africaine constructive qui s’est déroulée autour du thème « Amélioration du Partenariat Public-Privé pour le financement des projets de développement en Afrique » a permis aux participants de suivre des communications relatives au renforcement du partenariat-public-privé pour faciliter les investissements en Afrique et au rôle important que la Société africaine d’investissement des grandes entreprises (SAIGE), le partenaire officiel de l’événement doit jouer dans la facilitation des investissements des Emirats Arabes Unis et d’autres pays étrangers vers l’Afrique. La rencontre été clôturée par une conférence-débat.
A l’occasion, Moïse Kérékou, ancien Ambassadeur du Benin en Turquie et coordonnateur de cette édition a insisté sur la nécessité de repenser les relations partenariales entre le public et le privé en vue d’en faire un véritable instrument de mobilisation de ressources pour le développement de l’Afrique.
Saluant l’initiative, l’ancien Premier ministre du Bénin, Lionel Zinsou a expliqué que face à la crise sanitaire à Covid-19, le tableau général de financement de l’Afrique a besoin du complément de la diaspora, et même en période normale. Pour y arriver, ajoute-t-il, il faut une mobilisation à la fois de la société civile en Afrique et celle de la diaspora.
De même, l’ancien premier ministre relève la microfinance est autre facteur de développement et ne devrait plus être appelé ainsi mais plutôt la « finance de masse » parce qu’elle atteint le mieux les populations, notamment le secteur informel. Par ailleurs, il fait savoir qu’il est important de mettre ensemble toutes les potentialités du secteur public et celles du privé pour mieux soutenir le développement de l’Afrique et propose que l’aide publique soit également modernisée en Afrique.
« La microfinance en Afrique finance les fonds de roulement des toutes petites entreprises, des commerçantes, des commerçants, des agriculteurs et qu’il faut faire des efforts pour la renforcer », a-t-il ajouté.
Pour sa part, Louis Georges Tin, responsable de la diaspora s’est attardé sur la capacité de la diaspora à financer ou à être l’épine dorsale du financement des projets de développement en Afrique. De son intervention, on retient que la diaspora devra s’organiser davantage pour être un véritable outil de financement de l’Afrique.
De son côté, Ferdinand Tchamsi, Conseiller financier de SAIGE a présenté le rôle que son groupe joue en termes de facilitation des investissements en Afrique. C’est alors qu’il a indiqué que la SAIGE a pour mission principale d’être le trait d’union entre les investisseurs étrangers et les pays africains, en se positionnant comme développeur de projets.
Le directeur des affaires financières de SAIGE Justin Aziabu a rappelé que la vision du Maison du savoir et des opportunités (MSO) consiste à accompagner les Etats africains dans leurs différents projets d’investissements en mobilisant la diaspora à canaliser les fonds dont elle dispose et à les orienter vers des projets prédéfinis, et rentables.
Pour y parvenir, poursuit-il, il a été acté la création d’une plateforme, ou d’un espace pour la levée des fonds sous forme de don, le crowdfunding dénommé le Fonds d’Investissement et de Solidarité de la Diaspora Africaine (FISDA).
Géneviève Clarkson, consultante sur la mise en œuvre de la MSO a, quant à lui présenté l’évolution du projet qui dispose aujourd’hui d’un domaine qui va abriter la MSO comme Hub international d’innovation de Lomé (HIIL).
Par ailleurs, Maxime Dossa, consultant financier Directeur de DM Consulting, un cabinet spécialisé en conseil financier auprès des institutions financières, des organismes publics et États a présenté les avantages du crownfunding.
La présentation technique du fonctionnement de la plateforme digitale de financement a été aussi une partie marquante du forum. Il s’agit de montrer la sécurité et l’innovation que cette plateforme représente en termes de modernisation des mécanismes de financements de projets en Afrique.
Au cours de la conférence-débat, Ige Olatokoumbo, représentante de SAIGE-Nigéria), Madjidi ZIN, Economiste financier et Evaluateur de projet de developpement en Afrique, et Maxime Dossa ont examiné les relations entre les pouvoirs publics et le secteur privé avec des exemples à l’appui tout en faisant des propositions d’amélioration. A Kovi Adanbounou, le président du groupe SAIGE, a ensuite exprimé sa gratitude au comité d’organisation, aux panelistes, aux participants, aux partenaires et aux médias pour leur accompagnement qui a consacré la réussite de la troisième édition du Mois de la diaspora africaine constructive.
A l’analyse des fructueux échanges, les organisateurs ont félicité les différents groupes des Emirats Arabe Unis qui ont adhéré aux différentes propositions devant leur permettre en toute sécurité d’investir en Afrique, et surtout d’accompagner les Etats africains dans la recherche de financements à la taille de leurs projets de développement.
Notons qu’en marge du forum, le bureau de SAIGE-Dubaï a été officiellement ouvert et confié à Servais Codjia, le directeur. La plateforme digitale de financement de SAIGE, un outil moderne de mobilisation de fonds pour le développement de l’Afrique a été également lancée. SAIGE et ses partenaires techniques ont ensuite décidé d’accompagner les autorités Nigérianes à travers la Nipc et l’État de Baro, dans la réalisation d’une Smart Port City au Nigéria. La prochaine étape reste la création d’un Centre d’Intelligence Économique et Stratégique de la Diaspora Africaine (CIESDA) au Niger pour canaliser les expériences et le savoir-faire de la diaspora africaine constructive au profit du développement en Afrique.